Témoignage de Zélie, Partie 3

Mme D. Vient confronter ma connaissance du cadre

Mme D me reçoit dans sa chambre pour discuter. Elle est contrariée car elle a perdu les photos de son téléphone. A l'intérieur, des images de son défunt mari, des photos de ses enfants qui ne lui parlent plus. Elle m'explique que tout a pourtant été fait, que le téléphone a été remis à une boutique pour réparation mais sans succès. Elle semble très affectée de cette perte… Quelle tentation, pour moi, « geek de la famille » de mettre fin à sa difficulté, de lui demander son téléphone pour essayer une ultime récupération ! Une vraie provocation pour le Saint-Bernard qui sommeille en moi, tonnelet de rhum pendu au cou… Mais je ne dois pas, compte tenu du cadre qui a été posé… je me rappelle les avertissements de la formatrice, des risques, de ma place… Je sors de la chambre dans l'inconfort, avec la sensation d'être une "traitresse" ; Avant de partir, je frappe à la porte de la cadre de service pour l'informer des préoccupations de Madame D, puis la questionne. "N'aurais-je pas dû intervenir ?" Le cadre de santé me rassurera et n’émettra aucun doute quant à la distance que j’ai pu adopter. Je suis rassurée mais j'éprouverai le besoin d'évoquer à nouveau cette situation au cours du groupe de parole.


Ici c’était pour moi un énorme défi que de réussir à ne pas quitter ma place.

Zélie, Bénévole d'accompagnement à JALMALV Savoie

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Commentaires: 1
  • #1

    Christine Jalmalv Aix-les-Bains (lundi, 24 juin 2024 16:37)

    Ah ! Zélie, chassez le naturel et il revient au galop....
    Comme je comprends ton inconfort mais bravo pour le maintien de la distance , effectivement la limite est si ténue entre l'aide que nous accorderions à tout-un-chacun (rendre service) et la posture du bénévole... Un bon sujet pour le groupe de parole à la rentrée..Cela fait toujours débat (faire et être)