Je viens de faire ma troisième visite auprès des patients à l’EHPAD.
Chaque fois j’arrive « dans mes petits souliers » mal à l’aise vis à vis du personnel qui sait rarement qui je suis et me voit tourner dans les couloirs et vis à vis des résidents (il
n’est pas facile d’entrer spontanément dans la chambre de quelqu’un qu’on ne connaît pas et de proposer la discussion…)
Lors de cette visite j’ai rencontré la cadre, en arrivant, elle m’a donné le nom de 3 personnes en fin de vie, à visiter en priorité, si je le souhaitais.
Je connaissais très bien la première, inconsciente, il y avait ses 3 filles auprès d’elle. Nous avons pu converser longuement avec elles, puis je suis restée avec leur maman pendant qu’elles
allaient prendre l’air.
Les deux autres personnes étaient inconscientes aussi, je suis restée un moment avec chacune, mais le temps est long ainsi…
Je partais quand j’ai rencontré une aide-soignante que je connais, qui m’a présentée à la cadre de l’autre étage. Elles m’ont proposé de retourner dans la chambre d’où je sortais. La dame
mourante avait la visite de sa petite fille qui lui est très attachée. L’équipe se faisait du souci pour cette petite fille (d’une soixantaine d’années) la voyant vraiment éprouvée. J’y suis donc
retournée, présentée par l’aide soignante, et elle a pu s’épancher longuement, en m’expliquant sans rentrer dans les détails son attachement à sa grand-mère.
J’avais un à priori sur nos rapports avec les équipes, pensant – à tort- qu’elles nous voyaient comme des intrus. Je pense qu’il ne faut pas avoir peur d’aller vers le personnel soignant, notre
rôle est très apprécié, c’est en tout cas ce que j’ai ressenti.
Je suis partie en ayant la sensation d’avoir été utile ! J’étais contente ! Alors qu’au départ des précédentes visites, j’étais très dubitative… Même si je sais bien que la situation
est différente à chaque passage et qu’il n’y a pas toujours 3 personnes en fin de vie!
Et pour la petite histoire la première personne que j’ai rencontrée, avec ses filles est en pleine forme ! Et ne pense plus à mourir … Pour l’instant !
Marie Jo
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