Témoignage d'un médecin : l'accompagnement jusqu'au bout de la vie en EHPAD

Lors de la première vague de la covid-19, le gouvernement a autorisé exceptionnellement l'utilisation d'un type de sédatif pour soulager les patients en détresse respiratoire. L'utilisation de ces médicaments fait débat. Voici le témoignage d'un médecin sur "l'accompagnement jusqu'au bout de la vie en EHPAD".

Depuis l’épreuve que traverse notre pays avec Le virus du COVID, et en particulier les personnes vulnérables que sont les personnes âgées, les difficultés de la prise en charge de cette catégorie de patients amènent  plusieurs réflexions.

 

La prise en charge hospitalière est le recours habituel de toute aggravation majeure de l’état des patients.

 

Cependant la saturation des services oblige les soignants à se questionner sur l’opportunité de diriger tous les patients en service spécialisé COVID, voire en réanimation.

 

Un autre élément entre en ligne de compte : l’hospitalisation est-elle humainement plus judicieuse que le maintien à domicile ou en structure où le patient réside parfois depuis des années ?

 

Sachant que le pronostic est parfois extrêmement sombre, un « accompagnement » à domicile ou en structure apparaît  comme le mieux adapté à ces situations.

 

Récemment la possibilité d’utiliser en structure de type EHPAD les médicaments, réservés jusqu’alors aux seuls services hospitaliers et de palliatif, est indéniablement un progrès pour la prise en charge des fins de vie.

 

La difficulté est que patients, familles et équipes n’ont pas encore toute l’information ou la formation nécessaires pour effectuer et/ou être acteurs de ces fins de vie médicalisées.

 

Certaines prescriptions de médicaments ont pu être interprétées comme une accélération des décès. Le Midazolam, utilisé quotidiennement en service de palliatif n’est absolument pas, aux doses normales utilisées, létal. Il apporte par contre un réel confort au patient, en particulier en détresse respiratoire, ce qui est souvent le cas dans la fin de l’évolution de la maladie COVID. Il peut être aussi utilisé pour les sédations profondes et continues jusqu’au décès, en phase terminale.

 

Les diffusions télévisées récentes liées à des prises en charge difficiles de fins de vie en milieu extra-hospitalier révèlent la difficulté rencontrée encore par les patients, leur famille et les soignants.

 

Une information objective et les formations du personnel amélioreraient certainement ce problème.

 

De toute façon une décision de médicalisation d’une fin de vie doit toujours être collégiale et intégrer le patient s’il est conscient, et la famille. Là encore il est bon d’insister sur la place de la Personne de Confiance et sur les Directives Anticipées.

 

Devant une telle vague de contamination et un tel « tsunami » que vivent les établissements pour personnes âgées, les prises en charge des fins de vie ont sans doute parfois été mal ressenties. En tout cas l’HUMAIN a toujours été présent dans la majorité des cas. On ne peut que féliciter ici les établissements qui auront permis à un proche d’accompagner le patient dans ses derniers moments.

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